Paul GERMA ...


Paul GERMA est né le 30 juillet 1921 au "Capelier", commune de Montbrun-Lauragais dans le département de la Haute-Garonne. Fils de Jean GERMA et Marguerite GERMA née MAZIERES. sont nées aussi de cet union, Anna GERMA (ma grand-mère) et Francine GERMA.

Les parents de Paul (mes arrières grand-parents) étaient métayers. C'est l'association d'un propriétaire terrien, qui apporte le capital et d'un métayer qui propose son travail de cultivateur. Le bailleur souvent intervient directement dans la gestion de l'exploitation (le choix des productions, etc.), mais c'est le métayer qui gère au quotidien.

Le terme de « métayage » vient étymologiquement de « moitié » signifiant un partage par moitié des produits, mais cela peut être différent selon les traditions du lieu et de l'époque. Ils étaient logés dans une ferme appartenant au propriétaire, appelé « métairie ».


La fratrie : Paul, Anna et Francine

En haut Anna, à gauche Francine et à droite Paul.
En haut Anna, à gauche Francine et à droite Paul.

Son village natal : MONTBRUN-LAURAGAIS

Montbrun-Lauragais aux portes de Toulouse

Sa maison natale :

Le CAPELIER commune de MONTBRUN-LAURAGAIS
Le CAPELIER commune de MONTBRUN-LAURAGAIS

La guerre lui a lentement pris son père …

C'est à l’âge de 9 ans qu'il perd son père, Jean Germa, des suites d'une intoxication aux gaz utiliser pendant la « grande guerre ».

Jean Germa a participé à la guerre 14-18, au cours de laquelle, il s’est particulièrement bien comporté face à l’ennemi. En témoigne, l’attribution de La Croix de guerre avec étoile de bronze pour une citation à l’ordre du régiment : « Soldat dévoué et courageux, a fait preuve aux cours des derniers combats, d’énergie et de sang froid. Belle attitude au feu. »

La croix de guerre 1914-1918 est une décoration militaire française, attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire, pour conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre mondiale.

Durant cette Guerre, le besoin de créer une récompense pour les combattants s'est fait sentir très rapidement. Il existait bien la    « citation à l'ordre du jour », mais ce n'était qu'un témoignage écrit, dans les communiqués, les états de service et le livret militaire. Cette décoration administrative devait laisser place à un signe distinctif clair et visible, qui permettait au chef de décorer les plus vaillants de ses soldats sur les lieux même des combats.


Les gaz dans la première guerre mondiale :

Leur invention : Les gaz ont été créés par les allemands pour forcer les soldats ennemis à quitter leurs tranchées. Pour cela ils utilisèrent des gaz irritants, suffocants, vésicants (grandement toxiques) et à la fois dévastateurs comme le gaz moutarde, le lacrymogène et bien d'autres.

 

Leur utilisation : Les premiers à lancer une attaque chimique sont les allemands qui utilisèrent une grande quantité de celui-ci. Ils permettaient d'éliminer l'ennemi en toute invisibilité et sans avoir à lancer d'assaut, limitant ainsi les pertes dans son camp. On fait alors appel aux femmes pour fabriquer les masques à gaz.

 

Les conséquences : La mise en contact avec ces gaz, crée des suffocations, des brûlures, des irritations, des déformations du corps ou du visage, ou pire encore, la mort. Les gaz pouvaient non seulement toucher les voies respiratoires mais aussi les yeux et les poumons, créant par la suite des cancers ou des œdèmes.

Port du masque recommandé quand le vent souffle dans votre direction.

Lettre de l'ancien maire de Montbrun-lauragais attestant de l'état de santé de son père :

Le 7 Octobre 1930, soit 14 jours après la lettre du Maire attestant de son état de santé alarmant, Jean Germa s'éteint à l’âge de 31 ans. Laissant seul, sa femme et ses trois enfants (Paul, Anna et Francine).  Ils sont alors reconnus pupilles de la Nation, à la suite du jugement rendu le 3 mars 1931 par le tribunal de Villefranche-Lauragais.

 

La qualité de pupille de la Nation a été instaurée en France par la loi du 27 juillet 1917 qui instaure l'Office national des pupilles de la Nation, établissement public rattaché au Ministère de l'Instruction publique, destinée à l'origine aux enfants « orphelins de guerre » adoptés par la Nation. La Première Guerre mondiale ayant laissé de nombreuses familles sans soutien familial, ce statut permettait aux enfants et jeunes gens qui le reçoivent une protection supplémentaire et particulière, en complément de celle exercée par leurs familles. Elle ne les place nullement sous la responsabilité exclusive de l’État. Les familles et les tuteurs conservent le plein exercice de leurs droits et notamment, le libre choix des moyens d’éducation. La mise en œuvre du statut de pupille de la Nation constitue une activité originelle de l’ONAC (Office national des anciens combattants) et plus particulièrement de ses services départementaux.

 

Le statut de « pupille de la nation » ne doit pas être confondu avec celui de  « pupille de l'État », réservé aux enfants qui d'une manière ou d'une autre, ne sont pas ou plus à la charge de ses parents et ont été confié au service de l'aide sociale à l'enfance.

Leur tuteur sera Mr GUND Albert, demeurant 29 allées Jean Jaurès à TOULOUSE possédant le château de "Lanes" à Montbrun-lauragais et Maire du dit village.


scolarité :

Paul et ses sœurs ont fait leurs études à l’école municipale de Montbrun-Lauragais, où il obtiendra le certificat d’étude primaire en 1934. Le certificat d'études primaires (CEP) était un diplôme sanctionnant la fin de l'enseignement primaire élémentaire en France (entre 11 et 13 ans révolus jusqu'en 1936) et attestant ainsi l'acquisition des connaissances de base (écriture, lecture, calcul mathématique, histoire-géographie, sciences appliquées). C'est ainsi que pendant longtemps, pour la majorité des lauréats, il marque la fin de l'instruction obligatoire et l'entrée dans la vie active. Le certificat d'études primaires sanctionnait une scolarité primaire plus longue que celle d'aujourd'hui. Il couronnait un cursus de sept ans : après les deux années de cours moyen, il y avait encore deux années de classe de fin d'études primaires, suivies par des élèves qui n'étaient pas entrés dans l'enseignement secondaire.

Paul a été le premier de sa famille à obtenir ce diplôme, mais ses sœurs, savaient déjà que Paul n’avait qu'une idée en tête : intégrer l'armée Française, pourquoi cette obsession pour un enfant de la campagne ? cela restera un mystère, même après 5 années de prisonnier de guerre il ne changera pas de voie...


Adieu maman ...

Plaque sur le caveau familial au cimetière de Montbrun-lauragais
Plaque sur le caveau familial au cimetière de Montbrun-lauragais

Le 11 Avril 1939, sa maman s'éteint à l’âge de 38 ans des suites d'une longue maladie. Il a bientôt 18 ans. Ce même mois, Adolf Hitler dénonce unilatéralement le Pacte de non-agression Germano-Polonais de 1934 et le traité naval Germano-Britannique de 1935. On est aux portes de la seconde guerre mondiale. À la suite du décès de leur mère, la fratrie se sépare. Paul s’engage volontairement dans l’armée, en août 1939.

Ma grand-mère, Anna, ira au préventorium de Salies-du-Salat s'occuper des enfants en convalescence (atteint de tuberculose). Elle sera rejointe plus tard par Francine, qui plus jeune, a été recueilli par Tonton et Tata de St-Lautier. Elles aussi auront vécu l'occupation allemande, non sans rien faire, car elles ont, sous le couvert du préventorium, apporté leur soutien aux maquisards du coin, en leur fournissant de quoi se nourrir et parfois le refuge. C'est là, que Francine fera la connaissance de Jean BARTHET (Tonton Jean, pour moi) qui avait rejoint le maquis pour fuir le S.T.O (service du travail obligatoire en Allemagne).

Elles eurent beaucoup de chance, car le photographe de Salies-du-Salat, découvrant la supercherie s’apprêtait à les dénoncer. Par chance, le voisin du photographe, un vétérinaire, n’était autre que le chef du maquis local. Et ne sachant pas à qui il venait de confier sa découverte, se condamna tout seul. Les maquisards iront chercher le photographe, l’amenèrent dans la montagne, où ils l’enterrèrent après l'avoir exécuté. Parfois, le destin d'une famille, ne tiens à pas grand chose ...


Quelques photos de Paul en famille à Montbrun-Lauragais

Avec ses sœurs, Anna à gauche, Francine  à droite et leur cousine Germaine en bas

Mon grand-père Bernard DUBAC à gauche, ma grand-mère Anna à ses pieds,

avec Paul et des amis à Montbrn-lauragais

Paul, devant le moulin de Montbrun-lauragais, avec ses grand-parents maternel.

Simon et marguerite MAZIERES.

(photos conservées par Bernard Barthet)


Son dernier permis de chasse :


Paul aimait la chasse, loisir qu'il pratiquait avec mon grand-père Bernard, lorsqu'il rentré en permission. Les lièvres du pays n'avaient qu'a bien se tenir, quand ces deux fins fusil écumaient les coteaux du Lauragais. Son fusil, un juxtaposé, calibre 12 de type "Hammerless" est conservé au "Foures". J'ai eu l'honneur de chasser avec et je peux témoigner qu'il est doté d'un sacré recul, qui a tendance à vous laisser une petite bosse sur le doigt, dû au choc sur le pontet de détente.


Généalogie:

On peut se rendre compte sur cet arbre généalogique, du vide laissé par la disparition de Paul. Mort trop tôt, sans laisser de descendance. Nous sommes donc, les gardiens de sa mémoire.